Qui est Zhang Zhan?

publié: 30/12/2020

Quand il s’agit de la Chine et de pays socialistes en général, on peut garantir que ce qu’on lit dans les médias  impérialistes est fabriqué de toutes pièces. Leur malveillance et leur rôle dans la fabrique du consentement par les gouvernements des Five Eyes (NdT : littéralement « Cinq Yeux », alliance des services de renseignement des États Unis, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande), n’est pas quelque chose de nouveau pour les anti-impérialistes. C’est une stratégie vue et revue. Que ce soit pour la guerre d’Iraq ou l’existence même  de Cuba, la frontière est floue entre médias et propagande d’État quand il s’agit de relations internationales. La  Chine est récemment devenue leur cible principale, ce qui n’est pas étonnant étant donné qu’elle prouve au monde  entier l’efficacité du socialisme, en partie grâce à son Programme d’éradication de la pauvreté

Une des dernières lubies des médias occidentaux est l’emprisonnement d’une « journaliste citoyenne », Zhang Zhan,  qui aurait apparemment été « condamnée à quatre ans de prison à Shanghai pour avoir alerté sur l’épidémie de  coronavirus à Wuhan plus tôt dans l’année ». Les médias occidentaux les plus influents ont mis en ligne une série  d’articles sur le sujet, tous condamnant fortement les actions de la Chine autoritaire. Sans surprise, l’Union  européenne et les États-Unis ont demandé à la Chine que Zhang Zhan soit immédiatement relâchée, le secrétaire  d’État américain Mike Pompeo déclarant même que « les États-Unis condamnent avec fermeté le procès et la  condamnation de la journaliste citoyenne Zhang Zhan par la République populaire de Chine le 28 décembre. [Ils]  enjoignent la RPC à procéder immédiatement à sa libération. » Le porte-parole des Affaires étrangères de l’UE  Peter Stano a quant à lui surenchérit, en affirmant que Zhang Zhan a été « sujette a des actes de torture et de  mauvais traitements » et que « son état de santé s’était sérieusement détérioré », sans même y apporter de preuves,  à l’exception de la grève de la faim volontaire que celle-ci entreprend.

Ce qui frappe à la lecture de ces articles est qu’ils donnent en réalité peu d’informations sur ce que Zhang Zhan  tentait de montrer dans ses reportages, citant seulement l’affirmation qu’elle aurait été condamnée pour être une  journaliste citoyenne investiguant sur l’épidémie de coronavirus à Wuhan. La BBC, qui est le média étatique du  Royaume-Uni, affirme même « qu’il n’y a pas de médias indépendants en Chine et que les autorités répriment les  activistes et lanceurs d’alertes qui pourraient critiquer la réponse sanitaire du gouvernement. » (Note de Mango  Press : Cette affirmation est totalement fausse puisque des rédacteurs chinois travaillent pour nous, un média  indépendant). Cette accusation est grave, mais les lecteurs de ces articles sont peu à même de chercher au-delà  des gros titres, et c’est pourquoi notre équipe a décidé de vérifier ce qui est réellement arrivé à Zhang Zhan, et,  par la même occasion, de montrer les mensonges et l’hypocrisie des médias occidentaux.

Sur la photographie ci-dessus, on peut voir Mme Zhang tenir un parapluie sur lequel on peut lire « Renversons le  Parti communiste chinois pour en finir avec le socialisme. » Cette photo a été prise alors qu’elle manifestait seule 

son soutien au mouvement fascistes des missionnaires chrétiens à Hong Kong, ce qui lui a valu des problèmes avec  les autorités. 

Comme nous l’avons dit sur Twitter, « Zhang Zhan n’est pas une journaliste et encore moins une ‘journaliste  citoyenne’ (tous les journalistes sont de fait des citoyens, les médias capitalistes utilisent ce terme pour donner du  crédit à son ‘calvaire’). » Elle est une enquiquineuse. Nous avons examiné les vidéos disponibles sur la chaine  YouTube de Mme Zhang. Mme Zhang a eu une envie pressante de voyager jusqu’à Wuhan pendant le confinement  et on la voit dans beaucoup de vidéos tenter de forcer des points de contrôle sanitaire, appeler la police et des  travailleurs essentiels des « fascistes » et l’entendre déblatérer des théories du complot sur l’origine de la Covid-19  (notamment celle sur l’origine artificielle du virus, qui viendrait d’un laboratoire virologique), se plaindre des officiers  de police qui « la surveillent » et d’autres diatribes délirantes. Dans une vidéo spécifique, Mme Zhang tente de  forcer un point de contrôle sanitaire pour se rendre dans un quartier où les cas positifs sont plus nombreux, et se  filme en train de débattre avec des gens qui tentent juste de faire leur travail et de protéger la population durant  une pandémie.

La vidéo suivante montre Mme Zhang filmer à travers une vitre de l’Hôpital général du Hubei, alors que celui-ci a  atteint son pic de saturation. C’est une intrusion dans la vie privée ainsi qu’une gêne pour les médecins qui tentent  de sauver la population d’un virus mortel. Elle ne montre aucun respect pour les victimes et c’est assez ironique de  voir une femme se plaignant des mesures sanitaires penser qu’il est acceptable de filmer et perturber mes gens  quand ceux-ci sont le plus vulnérable. C’est le comportement d’une enquiquineuse professionnelle, pas celui d’une  journaliste – qui n’aurait jamais filmé à travers les vivres d’un hôpital, surtout sans avoir recueilli le consentement  des patients qu’elle filme. C’est un exemple flagrant du manque de professionnalisme de Mme Zhang. 

La vidéo suivante montre à nouveau Zhang Zhan à un point de contrôle sanitaire, à l’exception que son  comportement est ici ouvertement malveillant puisqu’elle tente de vandaliser la barrière de sécurité qui est,  rappelons-le, utilisée pour sauver des vies. Dans cette vidéo, on peut l’entendre dire en chinois mandarin « Peut on être parqués comme des animaux quand ça plait au gouvernement ? Je suis de plus en plus opposée au  gouvernement. Pourquoi des méthodes fascistes sont-elles imposées aux Chinois ? ». Les gouvernements  occidentaux dont le Royaume-Uni sont actuellement [à la date de publication de l’article original, NdT] en train de  suivre un confinement strict, avec des peines prévues pour les entorses aux règles l’imposant. Heureusement, les  Occidentaux qui protestent contre celles-ci sont légitimement moquées sur les réseaux sociaux (#Covidiots), mais  ce n’est pas le cas pour ceux qui adoptent le même comportement en Chine. 

La vidéo qui suit montre à nouveau Zhang Zhan prendre à parti un policier en charge de la circulation qui lui  demande pourquoi elle filme tout en brisant son confinement. On l’entend demander « Etes-vous journaliste ? »,  ce à quoi elle répond : « Je vous l’ai dit, je ne suis pas journaliste ». Cette phrase est très clairement prononcée par  Zhan, qui avoue elle-même ne pas être une journaliste citoyenne. En revanche, elle est très clairement une  enquiquineuse en puissance, qui tente par tous les moyens de briser le confinement qui lui est imposé. La Chine a  clairement démontré que cette méthode était efficace et qu’elle pouvait sauver des vies. Si Zhang Zhan avait eu le  champ libre dans son délire, elle aurait pu contaminer plus de personnes et probablement augmenter le nombre  de morts du virus. Mme Zhang est une fanatique chrétienne. Dans plusieurs de ses vidéos, on l’entend parler du  Christ, de son rôle dans la pandémie en tant que seul sauveur de l’humanité ainsi que le fardeau des péchés  terrestres qu’il porterait. Elle a également un fort penchant pour le martyr, ce qu’elle deviendra en mai, non pas  pour Jésus ou la chrétienté mais pour les médias occidentaux. Elle a été arrêtée pour « provocation aux troubles », ce qui équivaut en Occident au chef d’accusation de trouble à l’ordre public. Les médias occidentaux ont donc  sauté sur l’occasion pour la dépeindre comme une « journaliste citoyenne » qui est « opprimée par une dictature  autoritaire » (un vocable flou souvent utilisé dans ce genre de situation). Elle a depuis débuté plusieurs grèves de  la faim pendant sa détention, et a même due être nourrie de force par sonde gastrique (ce que certains ont assimilé  à de la torture !). Elle a également été évaluée par des psychiatres durant la même période, puisqu’elle ne cessait  de parler de Jésus, de la Bible et de Dieu. 

Mme Zhang a été jugée en huis-clos cette semaine [la dernière de décembre, NdT] et condamnée à 4 ans de prison  pour son comportement néfaste répété, mise en danger d’autrui et tentative de propager des théories du complot  sur le virus. Sans surprise, les médias occidentaux ont écrit leur propre version des faits pour dépeindre Zhang Zhan comme une héroïne, ce qui est faux en tout point ! Personne ne devrait haïr Mme Zhang puisqu’elle est  déboussolée, a besoin d’aide et nous espérons d’ailleurs qu’elle trouve l’aide nécessaire pour vivre une vie heureuse.  Elle ne peut atteindre ce but en étant complotiste, paranoïaque ou en se croyant martyr pour le compte du Christ  ou de Dieu. En revanche, c’est à la présentation mensongère de son histoire par les médias occidentaux, à  l’opportunisme et la négligence dont ils ont fait preuve que nous sommes hostiles. Il y a de quoi mettre en colère  les travailleurs du monde entier. 

Les personnes comme Edward Snowden ou Chelsea Manning sont de vrais « journalistes citoyens » ou « lanceurs  d’alertes », puisqu’ils dévoilent des crimes de guerre, la surveillance de masse et les atteintes aux droits de l’homme.  Puisqu’ils dévoilent ce que nous, citoyens du monde, avons le droit de savoir. Les comparer à une fanatique  conspirationniste comme Zhang Zhan est tout bonnement une insulte, qui est comparable à ceux qui se font virer  des magasins car ils refusent de porter un masque. Zhang Zhan est perdue et utilisée pour des intérêts qui ne sont  pas les siens, tel un pion dans la guerre froide incessante menée contre la Chine, son peuple et les formes de 

gouvernance socialiste à travers le monde. L’Occident devrait apprendre à mieux choisir ceux qu’elle présente en  héros !

Mango Press